Volume 15 N°1
2004

Abstrait
Dans le bassin d’Ougarta, les terrains du Frasnien et du Famennien sont représentés par des calcaires noduleux rouges connus sous le vocable « griottes », riches en goniatites. Ils affleurent du Tafilalt-Maider au Maroc jusqu’au faisceau de la Saoura au Sud-Est. Cette extension dans l’espace est contrôlée par un évènement d’ordre régional qui trouve son moteur dans une activité tectonique ayant modelé la physiographie des bassins à faciès » griottes » en une paléogéographie insulaire. Ce faciès est semblable à ce qui est connu ailleurs au Mésozoïque sous l’appellation « Ammonitico-rosso »; il est parfois appelé « Goniatitico-rosso ». Dans les deux cas, ces faciès sont affiliés à des dépôts de pentes du bassin profond, le long de la transition vers la plate-forme.
L’inventaire des faciès entrepris dans trois secteurs dans la vallée de la Saoura constitue un transect NW-SE montrant une diversité de faciès noduleux. Leur juxtaposition révèle des variations latérales importantes subordonnées à la configuration du bassin. L’intensité de la
nodularisation dépend directement de la profondeur et de la bioturbation.
Le long du sillon de l ‘Ougarta, différents environnements et configurations physiographiques des « griottes » ont été déterminés. Il s’agit des calcaires à condensation de nodules rouges ou calcaires pseudonoduleux de plate-forme épicontinentale étroite et sa bordure – Marhouma et Ouarourout – et des séquences à prédominance argileuse dans la région de Fégaguira avec occas’ionnellement des décharges turbiditiques. Après le Frasnien, le régime extensif change et devient compressif. L’événement fini-Famennien est marqué principalement par des sédiments silico-clastiques (enregistrés comme « Strunien »).
La dynamique gravitaire identifiée dans la zone IV du Dévonien supérieur témoigne l’enregistrement d’une activité tectonique synsédimentaire sur les bords du bassin (flexures et failles) couplée à des mouvements eustatiques.
Il apparaît donc que les « griottes », dans le contexte régional, marquent le maximum de l’extension de la morphologie physiographique qui est liée aux contraintes hercyniennes.