Volume 15 N°1

2004

Abstrait

L’étude des isotopes du soufre a été réalisée sur le gypse triasique ainsi que sur les minéralisations à Pb-Zn-Ba du massif de Boujaber afin de reconstituer le mode de mise en place des formations triasiques et d’évaluer la contribution de leurs sulfates à la genèse de ces minéralisations. L’analyse isotopique de l ’oxygène et du carbone, réalisée sur la calcite de gangue, a pour but de déterminer la source du carbone ainsi que l’origine des fluides minéralisateurs.

Les valeurs de δ34S (δ34/32SCDT) du gypse des formations triasiques sont comprises entre +14,6 et +15,4%o : x = +15,1 ± 0,3%o (1σ, n=3). Elles sont semblables à celles des sulfates des eaux de mer triasique et n ’ indiquent, ainsi, aucun fractionnement isotopique depuis le Trias. L’origine diapirique de ces formations est, donc, confirmée. Les valeurs de δ34S des minéralisations sulfurées plombo-zincifères sont comprises entre +5,7 et +9,6%o: x = +7.7 ± 1.3%o (1σ, n=5). Elles indiquent une origine commune du soufre dérivé vraisemblablement des sulfates triasiques par remaniement hydrothermal: le S04, lessivé des masses triasiques, a été partiellement réduit en H2S par processus thermochimique. Le S04restant en a été enrichi en 34S déterminant ainsi une augmentation de δ34S. C’est le cas de la barytine avec une valeur de δ34S qui s’élève à +22,6%o tandis que la galène associée montre une valeur de +3,2%O. D ’autre part, les valeurs de δ34S de la pyrite, comprises entre +15,2 et +16,2%O: x = +15,9 ± 0,5%O (1σ, n=3), indiquent une origine syngénétique du minéral. Le soufre dériverait de la réduction bactérienne des sulfates marins dans un milieu fermé vis-à-vis du S04.

Le calcul de la température isotopique à partir de la paire minérale sphalérite-galène a donné une mesure de 93 ± 13°C.

Les valeurs de δ13CPDB de la calcite de gangue, variant entre +3,08%o et +3,85%e, indiquent que la source du carbone est inorganique provenant vraisemblablement des roches carbonatées locales. Les valeurs de δ18OSMOW comprises entre +21,26 et +27,42%o indiquent que la source des fluides n ’est pas météorique ; elle serait les eaux de formation.

Sihem SALMI-LAOUAR, Rabah LAOUAR, Adrian J. BOYCE, Abdelhamid ZERDAZI et Yahia Eddine AROUCHE