Volume 29

Août 2021

Abstrait

L’Oued Mazafran est sujet à des périodes de pollution très importante notamment en été lorsque le débit liquide est faible et la température élevée. Ce phénomène a tendance à s’accroitre durant ces dernières années. Afin de quantifier les sources et le degré de pollution, nous avons procédé à l’analyse chimique des eaux superficielles à l’amont, à l’aval et à l’embouchure de l’oued durant la période 2005-2006.

Les analyses révèlent des concentrations élevées en matières organiques (MO), DCO, DBO, et en oxygène dissous en automne, au printemps et essentiellement en été. L’automne est caractérisé par de faibles valeurs en composés azotés mais les concentrations en phosphates, DCO et DBO, sont relativement élevées. Les valeurs sont au-dessus des normes admises (30 mg.1″ pour la DCO, 5 mg.l’ pour la DBO, et 4 mg.l1 pour l’O, dissous). C’est la conséquence des écoulements essentiellement industriels et domestiques qui dominent durant cette saison qui suit la saison estivale. C’est au printemps, période charnière entre l’hiver pluvieux dominé souvent par des crues et l’été période d’étiage, que l’on assiste au début de la prolifération des matières organiques avec de fortes activités bactériennes associées.

En été, la situation devient alarmante, période où l’oued véhicule presque uniquement les apports essentiellement liquides d’origine anthropique (eaux usées urbaines, rejets industriels). Le carbone organique, les nitrates, les phosphates, l’oxygène dissous, la DCO et la DBO, ont des valeurs élevées par rapport aux normes, surtout à l’aval près de l’embouchure de l’oued induisant ainsi l’eutrophisation du milieu.
Ces valeurs sont comparées avec celles plus récentes, analysées dans les eaux de l’Oued Mazafran par l’ANRH de Blida en 2016 et 2017. Elles révèlent des concentrations beaucoup plus élevées dénotant une évolution très dégradante de la qualité des eaux de l’oued.

Mots clés : Mazafran – Pollution – Carbone Organique Particulaire (COP) – Matière Organique (MO) – DCO – DBO5 – Oxygène dissous.

Nabyl BOUCHILAOUNE et AbdelhaK BOUTALEB