Volume 6 N°1

1995

Abstrait

Le diapir de l’Ouenza se compose de trois parties : une zone axiale où les formations triasiques sont enracinées et deux épaulements latéraux où elles sont extravasées. L’épanchement du Trias a induit l’ébauche du double renversement des séries albo-aptiennes, tel qu’on peut l’observer aujourd’hui, probablement avant le Vraconien. Le dispositif ainsi esquissé a été par la suite exagéré-par les compressions néogènes.

Le noyau halitique, situé à plus de 130 m de profondeur, contient de l’anhydrite primaire. Une zone plus élevée, à anhydrite secondaire, d’une vingtaine de mètres d’épaisseur, est constituée essentiellement de brèches polygéniques. La zone gypsifère supérieure, affleurante, également bréchique, est la plus répandue: elle témoigne de l’importance des circulations d’eaux météo1;ques ayant induit la transformation de l’anhydrite en gypse.

A l’Ouenza, ces évaporites montrent donc la zonation classique des «cap-rocks». Seules la zone calcitique ainsi que les minéralisations Pb-Zn-Sr généralement liées aux «cap-rock» n’ont pas été observées, ce qui serait dû à l’absence des hydrocarbures nécessaires à leur apparition. Selon les données isotopiques, le carbone des carbonates de fer est d’origine minérale, il est issu de la réutilisation du carbone de l’encaissant calcaire aptien. A l’inverse des minéralisations sulfurées pour lesquelles l’implication de la matière organique est souvent invoquée, les minéralisations ferrifères carbonatées se sont formées sans intervention d’hydrocarbures.

Mots clés : Trias – Diapir – Cap-rock – Isotopes – Gisements – Fe-Pb-Zn-Ba-Sr – Ouenza – Algérie.

Azzedine BOUZENOUNE, Henri ROUVIER et Jacques THIBIEROZ