Au Paléozoïque supérieur, le domaine cratonique saharien, structuré en synéclises, est sous l’influence :

– des épandages détritiques méridionaux qui y progradent, entretenus par une tectonique active, consistant en des mouvements verticaux le long des grands accidents subméridiens du socle,

– des assauts successifs d’une Téthys, générés par l’eustati~me et contrecarrés par l’avancée des corps sableux.

A la limite Mississipien -Pennsylvanien, la brusque chute des eaux, évènement eustatique majeur, se traduit par des ravinements, une tendance au confinement et à l’abandon définitif par la mer d’une grande partie de la Plateforme Saharienne.

Seul le bassin de Béchar-Abadla ( SW oranais), en raison d’une situation particulière dans l’avant pays d’un axe orogénique (le domaine varisque Maroc-Algérie) connait au Moscovien une importante sédimentation détritique. Ce détritique (1000 à 1500 m d’épaisseur) s’y organise en un complexe deltaïque sous influence tidale dans un cadre tectonique actif en contexte compressif. Les apports proviennent tour à tour de l’avant-pays saharien puis de la crête orogénique septentrionale en voie de surrection.

La sédimentation est entretenue par une subsidence de type flexural, relayée par le jeu d’accidents décrochants. Forte au début du Moscovien, elle se ralentit associée aux phénomènes de serrage. Au Permien, la subsidence redevient active dans des aires limitées, comme ce que l’on connait au Maroc mais aussi dans le domaine varisque, en particulier au Nord (faciès d’ Allemagne du Nord, d’Oslo). Elle est liée à la distension tardi-varisque générale. Ainsi des épandages fins rouges (1000 à 2000 m d’épaisseur) sur de vastes  » playas » clôturent ce cycle.

Mots clés : Béchar – Abadla – Hercynien – Carbonifère – Moscovien – Delta – Tectonique.